Autoportraits de la mort.
Autoportraits de la mort.
La photographie s’empare d’une réalité, d’un instant, d’une histoire, d’une image, d’une émotion. Utiliser le vol d’image, le recadrage, le déplacement et extraire d’une image existante, un détail déterminant notamment le portrait en gros plan du personnage principal, du personnage ayant le regard dirigé vers l’objectif, donc vers le photographe comme premier spectateur. Il s’agit pour moi de me réapproprier le portrait de personnages déjà photographiés pour leur donner une nouvelle vie à travers un recadrage et une nouvelle exposition, un nouvel affichage et une nouvelle insertion dans une autre photographie. il s’agit pour moi de travailler sur un support émotionnel réel comme les photographies noir et blanc montrant une histoire originelle dramatique revisitée dans mes auto-portraits. Je joue avec les enfermements successifs, j’entre dans un contexte pour en créer un nouveau, je me réapproprie une oeuvre existante, je recrée de la matière photographique que je reprojette dans ma propre réalité en illuminant mes autoportraits. Il s’agit de mixer deux réalités, celle de photos existantes retravaillées et celle de photos me représentant. Ici la représentation iconographique est une image à connotation religieuse. Dans les photos que je vole, je me contrains à ce que la présence même suggérée de la mort soit presente. Les images que je recadre ont au départ un contenu lourd de sens inspiré de l’histoire humaine, elles évoquent comme la crucifixion, un symbole de souffrance, un enfermement dans la souffrance. Les visages recadrés sont autant de Christ. J’enferme la réalité nouvelle dans un cadre restreint au visage, car l’enfermement est pour moi un rite de passage obligé pour libérer le personnage de sa photo originelle, le libérer des contraintes spatio-temporelles liées à la photo d’archives, libérer le spectateur de faits historiques et l’obliger à universaliser le visage à travers le recadrage et la réinsertion dans une photo me représentant.